Mon parcours

Juin 2015

J’annonçais à mes parents que j’allais annuler mon inscription au cégep en gestion de commerces pour essayer le programme que j’avais vu passer sur Instagram : « DEP en coiffure, plus que quelques places restantes, faites vite ».

C’est alors qu’en août de la même année je franchissais les portes de l’Édifice Paul- Émile Dufresne, à Laval, avec mes cheveux ultra courts puisque j’avais participé au Défi Têtes Rasées pour Leucan en quelques mois plus tôt, en janvier. Le DEP s’est échelonné sur un an et demi, divisé en trois sessions. Mon profil académique de finissante au Programme d’éducation intermédiaire du Baccalauréat International m’aura permis d’avoir de la facilité à comprendre les principes théoriques de ce nouveau domaine, mais pour ce qui est du côté pratique, j’étais heureuse de voir que c’était plutôt naturel.

J’ai travaillé dans un salon de quartier pendant la première moitié de mon DEP, pour ensuite commencer en tant qu’assistante dans un nouveau salon près d’où j’ai grandi. J’y ai appris beaucoup en quatre ans, tant sur le plan artistique qu’humain. J’y ai connu de belles opportunités comme d’assister à plusieurs formations, à Las Vegas et en Californie, entre autres.

Avance rapide | Mars 2020

la pandémie est officiellement arrivée au Canada et on annonce qu’on devra fermer pendant deux semaines. À ce moment, je me demandais comment j’allais arriver à ne pas travailler aussi longtemps. Ces deux semaines se sont transformées en trois mois assez rapidement.

Pendant ce temps d’arrêt forcé, je me suis mise à remettre en question, comme plusieurs d’ailleurs, mon parcours à savoir si je souhaitais recommencer exactement où j’avais laissé ma vie auparavant. J’avais assurément besoin d’un nouveau défi et la formation d’extensions qui était la tendance de l’heure à l’époque aux États-Unis me tentait énormément. Seul bémol, je n’ai aucun revenu depuis deux mois à ce moment, seulement la PCU qui défrayait mes dépenses fixes et rien d’autre. Ce moment aura été un de mes premiers sauts en parachute professionnels puisque j’ai décidé de m’acheter cette formation à crédit, formation qui représentait le double de mon loyer à ce moment. Une chose était certaine, je savais que j’allais tout faire pour ne jamais regretter d’avoir investi ce montant que je n’avais pas. Mention spéciale à mon copain qui me faisait confiance malgré son cerveau rationnel et réfléchi.

J’ai suivi cette formation avec une amie rencontrée dans mon premier salon de quartier à mes tout débuts. Un mois plus tard, et la fameuse formation terminée avec succès, on se lance l’idée folle de ne pas retourner en salon, mais plutôt d’ouvrir notre propre studio qu’on aménagerait dans son immense garage. Beaucoup de stress, de larmes et de conversations difficiles plus tard, on ouvrait notre studio construit en 15 jours puisqu’on souhaitait ouvrir le jour où les salons retrouvaient l’autorisation d’opérer.

Une année a passé et ce fut une des années les plus riches en enseignements de ma vie. J’ai eu la chance de partir à mon compte sans avoir trop peur de manquer de sous puisque mon amie avait les moyens financiers d’absorber les coûts de départ. Le succès de l’entreprise était indéniable et j’y ai découvert une réelle passion pour l’entreprenariat. C’est alors que nos chemins se sont séparés, ma partenaire d’affaires et moi, puisque nos objectifs futurs étaient différents et c’est parfait ainsi.

J’ai donc eu l’occasion de connaître une autre façon de travailler dans le domaine de la coiffure, celui de la location de chaise. Bonus, le salon était situé dans le quartier où j’ai grandi. J’ai ouvert ma propre entreprise enregistrée, acheté mon propre inventaire d’extensions et de produits de luxe, procédé à l’ouverture de ma boutique en ligne, et maintenant je m’apprête à ouvrir ma propre suite privée où je me spécialiserai exclusivement en extensions capillaires.

Je trouve important de mentionner que personne dans ma famille n’est entrepreneur et que je suis partie de rien du tout. J’ai su demander de l’aide quand je manquais de connaissance et je n’ai pas cessé de réinvestir mes profits dans mon entreprise afin de pouvoir aujourd’hui avoir l’indépendance pour laquelle je suis née, selon moi. Ce serait mentir que de dire que je n’ai pas souhaité emprunter des sous à la banque à certains moments, mais j’ai toujours réussi à me serrer la ceinture au besoin pour pouvoir avoir le moins de dettes possibles.

Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais je suis fondamentalement convaincue que ce sera une magnifique aventure et que cette vie qui m’a été donnée sera remplie de succès parce que j’en ai décidé ainsi.

Sur ce… on se voit en 2023! Cam XOXOX

2 Responses

  1. J’adore ton histoire Camille. Je suis si heureuse de voir votre parcours depuis cette première formation BELLAMI jusqu’à maintenant. Je vois tant de succès pour toi dans les années à venir – je suis tellement excitée pour vous et fière!

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